Paralysie

Je ne peux plus écrire

Je n’ai plus rien à dire

La page reste blanche

En ce triste dimanche

Les lignes sur le papier

Déchirées, estropiées

Les paroles ensorcellent

Comme une ritournelle

Sujets, verbes, compléments

Rien n’est vrai, tout nous ment

Si tous mes adjectifs

Sont qualificatifs

Au moins les attributs

Percutent tel des obus

Les mots sont impuissants

A faire couler mon sang

Un caillou dans mon cœur

Qui bat à cent à l’heure

Les mains vides et fermées

Bras et jambes entravés

Bouche ouverte, poing levé

Corps inerte, cœur crevé

Les idées tournent en boucle

Il faut que je la boucle !

Es-tu assez maligne

Pour lire entre ces lignes ?

Si tu regardais bien

Peut-être ? Je n’en sais rien.