Rencontre

Je me promenais, errant, d’un pas nonchalant
Entre des cubes troués et putréfiés
Écrasant le relief d’un regard méprisant
Je m’oubliais à d’inavouables pensées.



C’est alors que je vous ai croisée
Languissante...
A la terrasse d’un café crème lézardé
Vous avez gravé par votre visage crayeux
D’une croix blanche ce jour ennuyeux.

Gare ! sous sa douceur trompeuse
il effriterait toute âme sérieuse.
De votre mine, deux brillants améthystes
Suintaient la saveur d'un souvenir sinistre.

Votre nez, un sage sommet caressé
De taches de rousseur, fleurs que l’automne
Oublia dans un excès de saine volupté
D’effeuiller dans sa valse monotone.

Votre bouche, un rubis qu’un expert joaillier
S’empresserait de baiser pour féliciter
Le travail d’orfèvre de dame nature,
N'abandonnant point ses dons en pâture.

Je vous ai proposé de m’asseoir prêt de vous.
Insolent ! J’aurai du me mettre a genoux
Votre bouche prit la forme d’un arc tendu
A vos fines lèvres yeux furent suspendus

Elle décocha un sourire qui transperça
L’indolent chasseur que je n'étais pas
Osant s’aventurer dans ces belles contrées
Troublant la calme nature ensommeillée.

Vous balayâtes votre mèche rebelle
D’un geste derrière vos frêles oreilles
Inclinant votre tête , offrant votre cou
Simulant la bête blessée, percée d’un coup

Vous m’avez piégé, douce déesse des bois !
Les effluves de votre parfum déboulèrent
Vos courbes mystérieuses délaissées
Bien faites et en aucun point éphémères,
Éclaboussèrent un faible homme aux abois,
Aux esprits bien trempés point préparé

Touché par la grâce, je compris enfin pourquoi
Ce Dieu avait conçu la femme en second
Car de l'ébauche jaillissait la perfection.
Face a cette débauche , je resta coi...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Entrez ici votre commentaire.